Déontologie
La démarche qualité bilans de compétences
Charte Européenne des Psychologues
Dans sa pratique du conseil en orientation professionnelle comme dans
l'édition d'outils pour le bilan de compétences, l'I.O.P. est
attaché à la mise en œuvre d'une déontologie.
Les consultants se réfèrent à des textes qui sont des repères
essentiels de leur travail quotidien.
LA DEMARCHE
QUALITE BILANS DE COMPETENCES
Sous l'égide de la
Direction Régionale (LR) du Travail et de la Formation Professionnelle
et de divers organismes acteurs en matière d'emploi et de formation
professionnelle, une démarche qualité en matière de bilans de
compétences a été organisée.
Elle a abouti à la
Charte Régionale Qualité. Au-delà du label obtenu dès la première
année de délivrance (1999), L'I.O.P. s'attache au strict
respect de ses critères. Ils sont au nombre de 10 :
-
Faire participer les
prestataires de bilans de compétences à des actions de formation, de
réflexion et d'échange
-
Offrir un lieu
spécifique et adapté au bilan de compétences, visuellement identifié
-
Mettre à disposition
du bénéficiaire de bilan une documentation actualisée et variée, en
particulier sur les emplois, filières professionnelles
-
Rendre le bénéficiaire
acteur de son bilan de compétences à toutes les étapes
-
Déterminer avec le
bénéficiaire les projets professionnels et construire
progressivement des stratégies d'actions
-
Identifier, valoriser
et reconnaître les compétences en lien avec le projet, les
perspectives d'évolution
-
Disposer de
compétences ou d'un partenariat pluridisciplinaire qui garantissent
un regard pluriel
-
Elaborer, en
concertation avec le bénéficiaire, un document de synthèse
utilisable, conforme au code du travail
-
Réaliser un entretien
individuel à chaque phase du bilan et, en particulier, dans la phase
de conclusion
-
Informer le
bénéficiaire et le sensibiliser sur les possibilités de validation
des acquis.
CHARTE EUROPEENNE DES
PSYCHOLOGUES
Principes fondamentaux
Le psychologue respecte et oeuvre à la promotion des droits
fondamentaux des personnes, de leur liberté, de leur dignité, de la
préservation de leur intimité et de leur autonomie, de leur
bien-être psychologique. Il ne peut accomplir d'actes qu'avec le
consentement des personnes concernées, sauf dispositions légales
impératives. Réciproquement, quiconque doit pouvoir, selon son
choix, s'adresser directement et librement à un psychologue. Il
assure la confidentialité de l'intervention psychologique et
respecte le secret professionnel, la préservation de la vie privée,
y compris lorsqu'il est amené à transmettre des éléments de son
intervention.
La compétence du psychologue est issue des connaissances théoriques
de haut niveau acquises à l'université et sans cesse réactualisées,
ainsi que d'une formation pratique supervisée par ses pairs, chaque
psychologue garantissant ses qualifications particulières en vertu
de ses études, de sa formation, de son expérience spécifique, en
fixant par là-même ses propres limites.
Dans le cadre de sa compétence, le psychologue assume la
responsabilité du choix, de l'application, des conséquences des
méthodes et techniques qu'il met en oeuvre et des avis
professionnels qu'il émet au regard des personnes, des groupes et de
la société. Il refuse toute intervention, toute fonction théorique
ou technique qui entreraient en contradiction avec ses principes
éthiques.
L'application de ces trois principes repose sur le devoir de probité
qui s'impose à chaque psychologue dans l'exercice de l'ensemble de
ses activités et dans son effort permanent pour clarifier ses
références et méthodes, ses missions et fonctions, les services
qu'il propose. Ces quatre principes sont fondamentaux et essentiels.
Les psychologues s'engagent à respecter et développer ces principes,
de s'en inspirer et de les faire connaître. A partir de ces
principes, ils règlent les rapports qu'ils entretiennent dans leur
propre communauté scientifique et professionnelle et ceux qu'ils
développent avec l'ensemble des autres professions. Adoptée à
Athènes le 1er juillet 1995 par les 29 pays membres lors de
l'Assemblée Générale de la Fédération Européenne des Associations
Professionnelles de Psychologues (FEAP).
Aspects théoriques
L'ADVP
(Activation du Développement Vocationnel et Personnel)
La relation d'aide en orientation
(d'après Carl Rogers)
(extraits du livre de François Michau : "Les dynamiques du projet
professionnel, E=cm2", aux éditions l'Harmattan)
S’appuyant sur les
travaux de psychologues (Super, Ginzberg, Guilford, outre Piaget),
Denis Peletier et les pionniers de cette approche éducative ont fixé
un certain nombre de principes, en termes de finalités et de modalités
du travail d’orientation, auxquels nous nous référons constamment.
·
Le
processus d’orientation vise notamment à se donner une connaissance
structurée de soi, de ses motivations (systèmes conatifs et cognitifs)
et de son environnement
·
Il
favorise donc l’autonomie de la personne et son aptitude à faire des
choix
·
Il la rend
encore plus ouverte à ce qui se passe autour d’elle
·
Elle peut
faire, alors, une lecture plus avertie, plus active, de ce qui peut
convenir à son identité ainsi qu’à l’élaboration de son projet.
·
La
connaissance de ses motivations va, en cas d’impasse professionnelle,
faciliter l’élargissement à d’autres objets d’intérêt.
L’ADVP est une
démarche inductive de recherche à propos de son identité et de la
construction d’un projet personnel. (L’induction va de l’indifférencié
au spécifique).
La personne accompagnée
dans son travail d’élaboration d’un projet professionnel doit savoir à
tout moment les raisons qui l’ont conduite à faire tel type
d’exploration (cf méthodologie d’exploration des métiers à partir des
centres d’intérêts, à l'aide du logiciel 123 Explore).
Ceci ouvre la voie de
l’appropriation du projet et dynamise l’exploration.
L’attitude de départ
doit être caractérisée par une ouverture aussi grande que possible, le
principe de réalité étant introduit progressivement (très rapidement
lorsque l’emploi est la priorité).
Comme la relation d’aide
en général, l’approche éducative souligne l’exigence d’une grande
maturité psychologique du conseiller, soucieux de progresser et ouvert
à des remises en cause.
J’ai isolé dans « les
conditions de la relation d’aide » ce qui me semblait en rapport avec
le contexte de l’orientation professionnelle et cite donc Carl
Rogers
(Citations
extraites du chapitre « Comment créer une relation d’aide » dans « Le
développement de la personne » (Editions Dunod).
L’importance du climat
relationnel dans le renforcement de la confiance de la personne
accompagnée, de son image personnelle, a déjà été soulignée. Les
propositions de Carl Rogers sont aussi adéquates à cet enjeu
qu’exigeantes pour le conseiller.
o
« Le
conseiller doit être en état de congruence (être en accord avec
lui-même) :
Mon attitude, ou le
sentiment que j’éprouve, sont en accord avec la conscience que j’en
ai. Dans ce cas, je deviens intégré et unifié, et c’est alors que je
puis être ce que je suis au plus profond de moi-même. C’est là une
situation qui est perçue par autrui comme sécurisante. »
Développer le sentiment
de l’harmonie intérieure n’est pas seulement la condition de mon
bien-être ; c’est aussi celle de mon efficacité professionnelle.
o
« Je peux
communiquer sans ambiguïté l’image de la personne que je suis. Si
j’omets d’écouter ce qui se passe en moi, à cause de ma
propre attitude de défense, alors je peux échouer. »
Nier des aspects majeurs
de son ressenti conduit à envoyer des messages contradictoires. Il
faut s’efforcer de clarifier, de comprendre ce qui se passe en soi au
contact de certaines personnes (c’est une des raisons d’être du
chapitre sur les personnalité difficiles).
o
« J’arrive
à entretenir des relations marquées par des attitudes positives envers
l’autre (attention, affection), sans la distance du
professionnalisme ; comme nous le ferions pour un proche que nous
aimons. »
Face à des situations
d’orientation difficiles, où par exemple les attentes de la personne
nous paraissent contradictoires, cette attitude est souvent libérante,
et éclairante : s’il s’agissait de ma propre sœur, de mon propre fils,
quel conseil lui donnerais-je ? Quel type de conseiller
souhaiterais-je qu’il (ou elle) rencontre ?
o
« Puis-je
avoir une personnalité suffisamment forte pour être indépendant de
l’autre ? Mon moi intérieur est-il assez fort pour sentir que je
ne suis ni détruit pas sa colère, ni absorbé par son besoin de
dépendance ? Quand je peux librement ressentir cette force, être une
personne séparée, alors je découvre que je peux me consacrer plus
entièrement à comprendre autrui et à l’accepter parce que je n’ai pas
peur de me perdre moi-même. »
Développer ma propre
capacité à l’autonomie est aussi le moyen de développer celle de
l’autre.
o
« Ma
sécurité intérieure est-elle assez grande pour lui permettre, à lui,
d’être indépendant ? Suis-je capable de lui permettre d’être ce
qu’il est – sincère ou hypocrite, infantile ou adulte, désespéré
ou présomptueux ? ou bien est-ce que j’aspire à ce qu’il me prenne
comme modèle ? »
C’est la base d’une
tolérance reposant sur le respect, et qui permet ensuite d’être
entendu.
o
« Puis-je me permettre
d’entrer complètement dans l’univers des sentiments d’autrui et de ses
conceptions personnelles et de les voir sous le même angle que lui (en
ayant perdu tout désir de le juger) ? L’expérience prouve que même un
minimum de compréhension empathique est une aide. »
Parvenir à partager la
vision de la personne accompagnée, sans perdre ses propres repères,
rend le dialogue fécond.
o
« Suis-je
capable d’accepter toutes les facettes que me présente cette personne,
puis-je la prendre comme elle est ? Et puis-je lui communiquer cette
attitude ? Ou mon accueil est-il conditionnel ? Auquel cas la
personne ne pourra pas se développer dans les champs que je n’ai pas
acceptés ».
La volonté de ne pas
juger facilite un véritable accueil de l’autre et fonde le conseil sur
la neutralité bienveillante.
o
« Plus je
peux entretenir une relation sans jugement de valeur (sans donner de
« récompenses » ; une large part de notre vie relationnelle étant,
depuis l’enfance, fondée sur ce mécanisme), plus l’autre se
reconnaîtra le lieu du jugement, le centre de la responsabilité.
Le sens et la valeur de son expérience dépendent uniquement d’elle et
aucun jugement extérieur ne peut rien y changer. »
Ceci est
particulièrement pertinent dans le contexte de l’orientation car il se
conclue par des décisions de la personne accompagnée vers
son projet.
o
« Suis-je
capable de voir cet autre individu comme une personne qui est en
devenir, ou vais-je être ligoté par son passé comme par le
mien ? »
(cf. Martin Buber : si
je vois une personne en potentiel, elle a tendance à agir de façon à
confirmer cette hypothèse).
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